Report : Kokoroko + Snarky Puppy @ Jazz A Vienne (04/07/19)
Seconde date dans le viseur de la rédaction, le 4 juillet 2019 était sous le signe de renouveau avec deux noms à l’affiche. Le premier : Kokoroko, formation afrobeat/highlife en provenance de Londres. Le second : Snarky Puppy, qui a soufflé en 2013, les premières brises du vent nouveau au Théâtre Antique et avec un nouvel album à défendre sur scène.
Une mise à l’honneur du sang neuf qui partait avec son lot de questionnements. Une formation révélée au monde par un single, puis un EP 4 titres, suivie d’un groupe qui existe depuis 2004, qui a explosé en 2013 étaient-ils un choix pertinent pour une soirée intitulée New Generation ? La réponses en texte et en images…
KOKOROKO
Le groupe Kokoroko, nouvelle signature de Brownswood Recordings (le label de Gilles Peterson) a fait les choux gras des curateurs et des diggers depuis le titre Abusey Jonction, dans la compilation We Out Here.
Les titres et apparitions de la huitaine menée par Sheila Maurice-Grey, pètent tous les scores sur les plateformes de streaming, Le festival Jazz à Vienne donne l’opportunité de découvrir ce beau monde prometteur en live.
Principale observation : Kokoroko est en concert comme sur disque. Le public, posé sur les marches du Théatre Antique, laisse défiler les derniers rayons du soleil. La prestation laisse le temps au temps.
Contrairement à d’autres révélations outre-manche qui faisaient dans le technique et le flamboyant, l’oeuvre de Kokoroko instaure la détente et l’écoute passive. On se laisse agréablement porter par de douces nappes, menées par une section cuivres féminine.
L’octet répond également à la question d’un concert sur une grande scène, avec un EP 4 titres en guise de discographie. Titres inédits et moments d’éclats groupés ou personnels, complètent la setlist.
Une découverte scénique, un moment de chill. Ce concert confirme le parti-pris de Jazz à Vienne et sa volonté de mettre en avant les figures nouvelles du jazz.
Une belle entrée en matière avant Snarky Puppy, que les habitués de Vienne connaissent depuis plus de six années.
Snarky Puppy
Kokoroko était la découverte, Snarky Puppy incarne la retrouvaille. Révélé en conclusion de la All Night Jazz de 2013, à l’ouverture de la All Night Jazz de 2015, le crew se retrouve au cour de la programmation de 2019.
Avec un concert en 2017 à la Salle 3000, Snarky Puppy compte pas moins de quatre passages dans la région en sept ans. Passé la flopée de récompenses et de distinctions entre 2014 et 2017, que reste-il a découvrir du collectif mené par Michael League en 2019 ?
Première réponse : l’album Immigrance, dernier projet en date et objet principal objet d’une tournée de 7 mois, qui a débuté à Vienne. Seconde réponse : le ratio constance/évolution dans ce que propose Snarky Puppy.
Conférence/Interview de Snarky Puppy animée par Ashley Kahn
La conférence qui a eu lieu en fin d’après-midi atteste le rapport privilégié entre Snarky Puppy et Jazz à Vienne. Le festival qui a programmé Michael League et sa bande, un an avant leurs succès, organise avant le show au Théâtre Antique, une rencontre où les musiciens s’étalent sur leur manière de travailler et d’appréhender le groove. Une conférence ponctuée par un court showcase illustrant chaque partie abordée.
Quelques heures après la mise en bouche, Snarky Puppy retrouve le Théâtre Antique. Toutes les questions et les doutes s’envolent, soufflés par la déferlante des grooveurs originaires de Denton et Brooklyn.
Snarky Puppy continue de faire mouche, que l’on soit familier de son répertoire, dans la curiosité du nouvel album ou dans la totale découverte.
Shofukan fait toujours son effet, quel que soit le nombre de fois auquel on s’y confronte. Les transitions et changement de grooves marchent toujours aussi bien. La formation sait briller collectivement et laisser de l’espace à chaque membre. Michael League le précisait lors de la conférence, Snarky Puppy s’inspire en partie de James Brown, qui lui même puisait dans la structure de certaines musiques africaines. Des précisions qui offrent une seconde lecture de la performance.
Le jeu collectif assure le terreau de base, puis les variations et l’isolation de parties d’une mesure à l’autre, met en lumière les prouesses individuelles. Résultat : le kif reste intact, les bases consolidées et le champ des possibles toujours grand ouvert.
En résumé, une belle mise en perspective d’une formation qui incarne l’espoir à une autre qui a gagné ses galons de valeur sûre. Deux formations à la popularité issue des nouveaux supports de diffusion de la musique, où les intermédiaires entre artistes et audience n’existence plus. Les deux facettes du renouveau étaient sur une même scène
Deux concerts à aux vibrations uniques !
Les photos de la journée complète
à retrouver sur la Page Facebook LGTDZ
Report : Alpha Diallo
Photos : Paul Bourdrel
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