Report : Thomas de Pourquery + Magma + Mammal Hands @ Jazz à Vienne (11/07/18)
Alors que l’équipe de France de football se qualifiait pour la finale un jour avant. Le festival Jazz à Vienne met l’hexagone à l’honneur, ce mercredi 11 juillet au Théâtre Antique.
A l’affiche : deux concerts hors des carcans et des connivences avec Thomas de Pourquery et son projet Supersonic (hommage à Sun-Ra) et le mythique groupe Magma, qui donne son seul concert de l’année à Vienne. Pour finir, la formation Mammal Hands au club de minuit, qui selon certains festivaliers n’est à manquer sous aucun prétexte…
Entre réinterprétation du jazz avant-gardiste et oeuvre à moitié inspirée par les rêves, la configuration du soir a promis une prise d’altitude. Le public était-il présent à la porte d’embarquement ? La réponse ici :
Thomas de Pourquery
Le Costaud de Bondy et sa formation ouvrent le bal. L’apparence bourrue du frontman, trahit la musique très sensible qu’il réalise. Septième et quatrième art s’entremêlent dans les compositions du sextet. Thomas de Pourquery nous projette dans un film, et narre avec des notes, des scènes sans répliques ni images.
Déferlante d’émotions et de tranches de vie en fermant les yeux. Une authentique expérience colore et sonore, narrée avec passion par les copains de Night Groove !
Magma
Le mythique groupe Magma au Theatre Antique… La fusion des furieuses folies créatrices du free jazz et du rock progressif, dans une performance cosmique et mystique. La formation menée par Christian Vander livre au public viennois, une de ses rares prestations, hors du temps et de l’espace.
Les inventeurs du mouvement Zeuhl, du haut de leurs cinq décennies d’histoire, étaient attendus par des fidèles de longue date et des curieux, des aficionados depuis les années 70 et des plus jeunes, intrigués par l’aura du groupe.
Pour les personnes nées à partir des années 80, c’était l’occasion de voir sur scène d’authentiques représentants d’une époque où expérimentations et absence de règles faisait loi en matière de production musicale.
Véritable instant de contemplation de la première à la dernière seconde, entre harmonies surréalistes, totale imprévisibilité dans la progression des titres et psaumes (solo et en cœur) scandés en Kobaïen (langue inventée par Christian Vander), une énergie en constante expansion (sans le moindre temps mort) émanait du concert de Magma.
On pense sans mal à Frank Zappa ou au Rocky Horror Picture Show à l’écoute de l’oeuvre de Magma tant les mélanges des genres sont aussi habiles qu’audacieux. Comédie musicale, messe, concert ou recueil : nombreux sont les qualificatifs possibles de ce 11 juillet, où les arts de la composition, de la dramaturgie et de l’interprétation « à la française » ont rayonné au théâtre antique !
Mammal Hands
Apres une virée dans les étoiles au Théâtre Antique, la transe interstellaire continuait entre les quatre murs du Club de Minuit avec le trio anglais Mammal Hands. Alors que Magma a fait voguer l’esprit dans des contrées inconnues, Mammal Hands, stimule imageries et sentiments enfouis, à la force de son live.
Influencés par des mouvances aussi sensibles que tumultueuses, Jesse Barrett et les freres Jordan & Nick Smart ont instauré une transe méditative et déversé un torrent d’émotions fortes via leurs instruments.
Belle et poignante, la performance de Mammal Hands conclut brillamment cette soirée, qui ouvre la derniere ligne droite du 38ème Jazz à Vienne.
Live Report : Alpha Diallo
Photos : Paul Bourdrel
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