Le Gros Entretien : DJ Psycut (Jazz Attitudes)
Psycut est un DJ qui vit et travaille à Paris, il a monté un collectif : Jazz Attitudes. Il a accepté de répondre à mes questions pour que vous sachiez qui se cache derrière ce mélomane qui enflamme les dancefloors parisiens.
- Qu’est-ce qui t’as donné envie de devenir Dj?
L’envie d’exister artistiquement! Mon frère avait une collection d’une trentaine de vinyles de soul, ça a été l’étincelle qui a enflammé ma passion pour le digging, aujourd’hui c’est comme une drogue pour moi. Il avait un ami qui était chorégraphe et s’était mis à mixer house, il donnait des cours dans une association. Deux heures de cours hip-hop puis des cours house le samedi après-midi. Je suis allée à ses cours hip hop, ça me plaisait donc j’ai persévéré. J’ai eu envie de gérer l’aspect psychologique et philosophique des soirées à travers le DJing.
- Qu’entends-tu par l’aspect psychologique et philosophique ?
Rentrer dans la tête et le coeur des gens, leur donner ce qu’ils veulent sur le moment pour les amener là où je veux, à un autre endroit pour prendre du plaisir sur ma musique, celle que j’aime jouer en soirée.
- Comment définirais-tu ton style ?
Pointu, je me base sur les classiques dancefloor des styles que je joue sans concessions mais dans le respect du public. C’est assez large, ça va du jazz dance en passant par la heavy funk, le hip hop mellow et groovy jusqu’au rare groove.
- Quelles qualités penses-tu qu’il faut avoir pour être DJ ?
Il faut bosser sa communication, être réactif, disponible,savoir s’adapter, avoir du réseau et un large panel de sons à proposer. Toutes les semaines, j’ai des nouveaux trucs, que ce soit en vinyle ou en MP3.
- Arrives-tu à en vivre actuellement ?
Presque, je jongle entre les boulots de disquaire au Vault Vinyls Shop (Marché Dauphine), DJ et organisateur de soirées pour Jazz Attitudes.
- Parles nous un peu de ce collectif Jazz Attitudes…
J’ai eu envie d’organiser une soirée pointue à Paris avec un fil conducteur me permettant de jouer large et de garder le public sur la piste: une soirée hip hop/funk à Paris . Je m’explique: certains dansent sur du hip hop et vont au bar quand il ya de la funk qui passe et vice versa, j’ai donc pensé qu’on pouvait changer ça: l’idée du jazz m’est venue et tout ce qui se rapproche de près ou de loin à ça. Je n’ai pas voulu faire ça seul, n’ayant pas asssez de temps pour ça et on m’a conseillé Koko. On s’est rencontré, le feeling est tout de suite passé, on a a fait trois soirées. Entre temps, j’ai été invité à mixer à une autres soirée par Switch groove Experiment, on a eu le même feeling. Le collectif est né comme ça, on a évolué, eu l’été pour continuer à jouer La Java puis la résidence est tombée. C’est devenu ma vitrine au niveau français un peu anglais, allemand et italien. On y joue plein de choses: jazz dance, jazz funk, broken beat, deep house, acid jazz, hip hop jazz, latin, afro…et on fait aussi des CD de Mixtape.
- Ton meilleur souvenir de DJ ?
A la Bellevilloise pour une soirée Tribute to James Brown où j’ai joué après Martin High et avec Dee Nasty, Chabin et Juan. J’ai mis une grosse ambiance, la moitié de la salle dansait une chorégraphie collective. Et aussi après mon mix au Juste debout scandinave, j’ai mixé deux heures, tous les participants, le public, les juges se sont mis sur le dancefloor et ont dansé avec une ambiance incroyable sur tous les styles différents que j’ai joués.
- Ton musicien préféré ?
John Coltrane
- Le lieu où tu aimerais jouer ?
Il y en a beaucoup… à Londres, à Paris au Privilège.
- Est-ce que tu as des mixtapes en préparation et où peut-on trouver tes mixes ?
J’ai plein de mixes disponibles sur le net et je travaille sur deux CD Mixés avec Jazz Attitudes.
- Est-ce que tu aimerais ajouter quelque chose ?
Je rajouterais un coup de gueule parce que je suis un peu râleur et passionné : c’est dommage pour la scène parisienne, celle que je connais le mieux, que les organisateurs ne prennent que des DJ pour leur communication et non pour leur talent, ça nivelle le niveau des soirées vers le bas.
Et ça fait que c’est tout le temps les mêmes DJ’s qui jouent, sans compter les « je te fais jouer, tu me fais jouer », ça n’aide pas vraiment les débutants passionnés à démarrer.
Merci Psycut !
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