PTITE SOEUR FEMTOGO NEOPHRON – PRETTY DOLLCORPSE
PTITE SOEUR, FEMTOGO ET NEOPHRON BRISENT LE PATTERN
Le rédaction a découvert PTITE SOEUR sur Grünt, un de ces moments où une voix inconnue te frappe avant même que ton cerveau comprenne ce qu’elle raconte. Ça sonnait brut, habité, déjà affirmé. Pas un simple passage sur un média tendance, mais la sensation rare qu’une artiste arrive avec son propre alphabet et ne demande l’autorisation à personne. Cette première impression a pris tout son sens avec PRETTY DOLLCORPSE, un projet qui confirme qu’on tient là bien plus qu’une curiosité: une force artistique capable de déplacer des lignes.
L’importance de PRETTY DOLLCORPSE dépasse largement son esthétique ou son audace sonore. Le projet porte en lui un basculement possible du paradigme rap contemporain. On parle ici d’artiste transgenre, d’individu à l’enfance volée qui rappe réellement, qui a étudié et digéré la culture au point de pouvoir s’y inscrire sans imitation, sans posture forcée et surtout sans s’enfermer dans les clichés machistes qui ont trop longtemps été vendus comme des normes incontournables du genre.
L’album est cru, sincère, frontal. Il évoque des sujets que beaucoup préfèrent contourner, par pudeur ou par confort. Et c’est précisément là que réside sa puissance: il rappelle que le rap n’est pas né pour flatter l’ordre établi, mais comme exutoire brut pour des populations marginalisées qui utilisaient la musique comme vecteur de vérité, de survie et de résistance. Ici, pas de purisme régressif brandi comme totem. Pas de surcouche institutionnelle prête à transformer la réalité en dossier de financement. Juste des voix qui parlent, qui tranchent, qui coupent à travers le vernis.
PRETTY DOLLCORPSE réactive cette définition fondamentale du rap: une expression directe, sans filtre, sans mensonge, où la technique n’exclut jamais la vulnérabilité et où la narration est indissociable de l’existence. C’est un projet qui rappelle que le rap avance quand il laisse entrer ceux que la société tente de reléguer hors-champ. Et que c’est souvent là, dans les marges, que se dessinent les véritables lignes de force du futur.


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