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Soutien à Franck Nicolas, créateur du Jazz-Ka

LGTDZ | 2 mai 2018

C’est par un article détaillé sur Télérama que la rédaction découvre la situation ubuesque de Franck Nicolas, éminent trompettiste de jazz, qui se retrouve dans la tourmente à cause du traitement réservé aux artistes antillais et cela malgré l’importance de leur parcours.

Une situation qui pousse Franck Nicolas à mener une greve de la faim afin de faire connaitre des revendication qui dépassent de loin les griefs personnels.

Un combat qui touche les passionnés de jazz qui forment Le Gros Tas de Zik. Raison pour laquelle nous relayons son message publié sur Facebook :

EN GRÈVE DE LA FAIM pour deux raisons :

1 – Pôle Emploi a décidé que l’asso qui déclare une bonne partie des musiciens de Montpellier, n’était pas viable. Je me retrouve condamné à rembourser 2 ans d’assedics et on ne me verse plus d’indemnité… BREF, ils me jettent à la rue. Les intermittents du spectacle sont souvent cassés, méprisés, sacrifiés alors que c’est l’art qui donne du rêve et de l’espoir à la population  (musique, Danse, Théâtre, Cinéma…)
2 – J’en ai plus que marre, lors d’un envoi de l’un de mes albums Jazz-Ka aux programmateurs de festivals qu’on me rétorque : « C’est pas du Jazz ».Je dénonce une discrimination évidente à l’égard de la musique Jazz qui vient de Guadeloupe ou de Martinique…Quel musicien des Antilles Françaises a déjà eu une Victoire Jazz de la musique ? Pourquoi n’y a- t-il aucun Martiniquais ou Guadeloupéen sur la grande scène de Marciac (avec son groupe de Jazz Caribéen ) ? On n’est pas du niveau des autres ? Est- ce que nos musiques Biguine, Jazz-Ka, ou Jazz-Bèlè sont si peu intéressantes qu’elles ne méritent pas d’être programmées dans tous les festivals Jazz en France? Peut-être font-elles peur parce qu’elles prennent racine dans l’histoire de nos îles ?

L’ esclavage et l’extermination des Amérindiens des Caraïbes demeurent des sujets tabous en France. Pourtant nos musiques ne prônent qu’un message de paix et d’ouverture. En outre, l’engouement du public montre bien l’intérêt de nos cultures profondes et la vente des CDs également, (alors qu’on est difficilement distribué). En revanche, et en vérité on a la chance d’être soutenu par les journalistes de Jazz et autres, mais à part quelques programmateurs qui nous connaissent bien, la majeure partie des autres minimisent notre art et boudent nos musiques ! Nul n’ignore que le Jazz a été inventé par le peuple Créole : Jelly Roll Morton, Louis Armstrong, Sydney Béchet, etc…Il me paraît légitime de demander à avoir les mêmes chances qu’un trompettiste Français de souche pour les programmations Jazz en France et face aux Victoires Jazz de la musique, ce qui est bien loin d’être le cas… Si un Antillais est Français pourquoi n’a -t-il dans les faits, pas les mêmes chances ?

Franck Nicolas : créateur du Jazz-Ka

Voici un petit CV pour les gens qui ne connaissent encore pas mon travail :
J’ai obtenu un 1er prix de conservatoire avec félicitations du jury, une licence de Musicologie, j’enseigne depuis 30 ans dans une école de Jazz (Le JAM ), je suis disciple de Kafé Edouard Ignol, maître du Gwo-Ka moderne en Guadeloupe, j’ai créé ma propre musique à NEW YORK en 2002 : le Jazz-Ka (mix entre jazz & Tambour Trad Guadeloupéen).

J’ai enregistré 14 albums sur cette musique avec les plus grands noms de Guadeloupe & Martinique (à ce jour 7 Cds sont sortis ). J’ai créé une méthode sur les Gammes Guadeloupéennes. J’ai 4 autres méthodes en cours :

  • la méthode Jazz-Ka
  • une méthode sur les coquillages
  • une méthode sur la philosophie de la trompette moderne
  • une méthode révolutionnaire sur l’apprentissage de la musique en général…
Étant musicien de Jazz Antillais, dois-je aux yeux de la République Française, demeurer en permanence un « sous-citoyen, un sous- musicien, un sous- créateur de concepts, un sous-pédagogue » ? Le pays des Lumières, ne laisse guère la possibilité aux ressortissants de ses ex-colonies, d’entrevoir les lueurs du succès au travers de l’art venu des Antilles. Dois-je rester condamné à voir s’éteindre la flamme artistique de ma culture Antillaise dans une république qui ne me voit que comme un pion, un assisté, voire pire un amuseur exotique au milieu d’une carte postale ? Dois-je mourir pour faire entendre ma voix, ma pensée, ma pédagogie,ma philosophie, mon art, ma musique ? Je pense qu’il faut instaurer des quotas pour que les musiciens de jazz Antillais soient réellement visibles dans tous les grands festivals de JAZZ…

Le problème initial vient il d’une incompréhension fondamentale ? Dans la culture caribéenne tout est lié, la musique de danse (d’amusement ) côtoie autant la musique intellectuelle que la musique spirituelle, alors que dans la culture européenne tout est cloisonné (en général).
Il y a également un point de divergence absolue : la musique dite sacrée qui consacre l’église la religion en Europe est plutôt une musique de recueillement alors que dans la musique des caraïbes, le sacré se trouve en harmonie totale avec la nature : la Foret d’une part avec la percussion et l’océan avec l’utilisation des Coquillages.

Ce sont deux visions diamétralement opposées… Ce constat nous amène aisément a penser qu’il est probable qu’un programmateur européen ne soit pas toujours sensible à la mesure spirituelle de l’acte percussif ancestral, ou à celui du souffle dans des coquillages… C’est certainement pour cela que la Biguine, le Gwo-Ka moderne, et le jazz-Ka trouvent difficilement les portes ouvertes des festivals de jazz … la nouveauté fait parfois peur. Pourtant j’ai l’intime conviction que l’avenir du jazz est dans le mélange des cultures traditionnelles et du jazz… Je suis persuadé que le public actuel est totalement friand de ces nouvelles alchimies que l’on retrouve dans le jazz israélien ou dans le Jazz-Ka comme en leur temps la bossa nova et le latin-jazz.

Mon combat n’est pas celui d’un seul musicien ! Mon combat n’est pas celui d’un seul créateur d’art ! mon combat n’est pas celui d’un seul descendant d’esclave, d’un seul descendant de Kalina ! Mon combat est celui de tout un peuple trop longtemps méprisé, trop longtemps infantilisé, réduit au statut de serviteur ou d’amuseur exotique pour touristes en mal de carte postale… Un peuple a le devoir de faire connaître son âme à travers sa véritable culture et non la culture d’apparat qu’on lui demande d’endosser en permanence !!! Ma musique ne plait pas à certain car elle n’est pas doudouiste, amuseuse de galeries, elle est le fruit d’une philosophie, d’une réflexion sur l’histoire, le passé, et surtout sur l’avenir infecté par le virus de la liberté…

Le Gros Tas de Zik soutient à 100% Franck Nicolas. Ce n’est qu’un début !

#JeSuisFranckNicolas

Written by LGTDZ

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